- herce
- Herce, f. pen. Est une maniere de porte coulisse, faicte à claires voyes de plusieurs barreaux ou chevronots contretraversans en esquierre l'un l'autre, traversez de grosses chevilles de fer poinctuës, sortans bien avant au dehors en maniere de dents, qui est souspenduë à grosses cheines de fer aux portaux des villes, chasteaux et forteresses, pour servir à une impourveuë et repentine irruption des ennemis, les portes estants ouvertes et occupées par eux, et d'une seconde porte, quand les autres portes sont bruslées par iceux ennemis, Eritius. Cesar lib. 3. de bell. ciuili. Erat obiectus portis eritius, hic paulisper est pugnatum, quum irrumpere nostri conarentur, illi castra defenderent, Et peu apres, Sed nostri tamen virtute vicerunt, excisoque eritio, primum in maiora castra, post etiam in castellum, quod erat inclusum maioribus castris irruperunt. Le mot vient de cestuy Latin Hericius, (Car audit lieu de Cesar, Il est mal escrit Eritius.) Lequel est prins par la ressemblance que telle porte coulisse a à la beste appelée Herix et Hericius, que nous appelons Herisson, attournée de piccons pour sa defense. Et de là voit-on que c'est vice d'escriture de l'escrire par s. Herse. Et qui voudroit debatre que Eritius est le droict vocable, ce que non, ores qu'il ne soit aspiré ainsi que l'autre Hericius. On rendra la raison de l'adjonction de l'aspiration Françoise, parce qu'en maints mots non aspirez prins du Latin, le François y adjouste laditte aspiration, comme quand il prononce hault, de Altus Latin, ce que l'Espagnol et l'Italien ne font pas, disans Alto. Herce aussi par similitude est appelée cet instrument de labour, ainsi fait à claires voyes, qui est endenté de grosses chevilles de bois aiguisées, servans à froisser et esmier les gazons de la terre labourée, et couvrir la semence, Hericius occatorius, Occa, voyez Coulisse.Abbatre la Herce, Hericium demittere.Lever la Herce, Hericium sustollere.Mener la Herce, Occatorium Hericium reptare.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.